La Gironde, premier fournisseur de bateaux à vapeur

MM. Chaigneau et Bichon sont représentatifs de l'activité des constructeurs navals en Gironde et d'une époque de développement de la science navale. Vers le milieu du XIXe, sortirent de leurs ateliers trois navires en fer à vapeur, développant 570 chevaux, pour des tarifs moins élevés qu'en Angleterre. M. Chaigneau présenta également, au cours de la XIe exposition de la société philomatique de Bordeaux, en 1865, la charpente d'une poupe ronde à deux étambots (partie arrière) pour un navire à vapeur de grandes dimensions.
Si les chantiers girondins apportèrent peu d'évolution au principe du système vapeur, ils firent des découvertes intéressantes dans la construction des carènes pour améliorer la vitesse des navires. C'est ainsi qu'on vit un développement considérable de ce type de bateaux conçus en Gironde : 10 en 1830, 19 en 1836, plus de 30 en 1841. Sur les 336 navires sortis des chantiers girondins entre 1856 et 1865, un tiers au moins étaient des vapeurs destinés au commerce français.*

Seul bémol à cette activité foisonnante : la nécessité de recourir, pendant une longue période, à des moteurs à vapeur nantais ou anglais, la Gironde ne disposant pas d'usine capable de fondre ce type de matériel. Une enquête de 1840 révèle que sur 19 vapeurs un seul possédait une machine fabriquée à Bordeaux.
Pour l'utilisation de moteurs locaux il faudra attendre l'installation des ateliers de fonderie et forge de MM. Cousin frères à Bacalan, l'atelier de mécanique Dietz à Paludate, les ateliers de chaudronnerie et ferronnerie de Privat et Dancy en ville.
*Sur ce sujet on doit à M. Charles Chaigneau un mémoire sur les bateaux à vapeur bordelais de 1818 à 1898.

 

 

 

 



 

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