Le Garonne, premier bateau à vapeur lancé à Lormont

Par Mariette Sintive Publié dansl'Echos du Mons Laurens n°79

Les chantiers Chaigneau et Bichon

La colline de Lormont, traversée par une ancienne vallée descendant droit vers le port, se dresse par endroit en une falaise de 67 mètres de haut.Elle a longtemps été la seule terre ferme en bord de Garonne, au milieu de 40 km de marécages. Grâce à cela, Lormont a pu devenir un lieu de passage, un point de défense et de résidence salubre. Le village s'est développé autour de l'activité du port, favorisant la pêche, les commerces, les chantiers de construction navals, qui feront la richesse de la ville jusqu'à l'apparition de nouvelles voies de communication passant par le pont de Pierre mis en circulation en 1822.

C'est tout naturellement que dans les années 1760, les constructeurs maritimes Chaigneau et Bichon se sont implantés au pied des collines de Lormont. Ces deux familles seront longtemps liées par des mariages et par des associations professionnelles.
A l'époque de la construction du Garonne, une société est constituée entre M. Arnaud et Antoine Chaigneau frères, et M. Jean Bichon, gendre de M. Arnaud Chaigneau, sous le nom de chantiers Chaigneau-Bichon. Elle perdurera de 1807 à 1819. D'autres associations de construction navale entre les membres de ces familles verront le jour, connues sous la même dénomination.

Les chantiers étaient situés à l'emplacement actuel des ateliers municipaux, ancienne usine de Bozon-Verduraz, et s'étendaient approximativement de l'ancien abattoir quai Carriet au restaurant La Belle Rose. Ce chantier employait plus de 800 ouvriers de tous corps de métiers : charpentiers, perceurs, menuisiers, forgerons, chaudronniers, calfats, matelots … Des apprentis charpentiers y étaient admis à 14 ans, et dès l'âge de 17 ans, pouvaient rendre des services dans les chantiers de l'État, du commerce ou pour la navigation au long cours.



 

Articles